Et bien plus que ça. Dans la vie, il y a des petites obsessions qui vous hantent et vous mènent par le bout du nez vers de plus grandes découvertes dont vous ne soupçonniez pas l’existence. Prenez les pâtisseries du Chef François Perret à l’Hôtel Shangri-La . Tombées dedans comme on plonge avec amour dans un chaudron de potion magique addictive et pleine de douceurs lors d’un excellent tea-time à la Bauhinia, nous en avions retenu trois mots: “flan parisien, brunch”. Des semaines plus tard, après avoir rêve en large et en travers de ce fameux flan si souvent délaissé par les grandes adresses, l’obsession a pris forme: une réservation de fin d’été au brunch de la Bauhinia. Là, les choses se corsent, mais avec bonheur: nous testons le fameux flan après 3 heures à table un beau samedi ensoleillé… soit une petite éternité depuis notre arrivée à l’hôtel; et pour cause: le brunch franco-asiatique est tout simplement… fabuleux.
A MI-CHEMIN ENTRE UN DEJEUNER GASTRONOMIQUE ET LE BRUNCH DE VOS REVES
Le principe? Un brunch hybride composé de plusieurs buffets (entrées, pains, viennoiseries, makis, fromages affinés et charcuteries, desserts) et une sélection de 2 plats servis à table (un choix d’oeufs et une sélection de plats thaïlandais, indonésiens, malais ou plus traditionnels comme cette pièce de boeuf Black Angus qu’on testera une autre fois). Côte boissons, le prix inclut des jus de fruits fraîchement pressés, cafés et thés.
Du coup, un rythme quasi-naturel s’instaure: les assiettes sont faites “minute”, mais on vous demande quand vous les voulez. D’où une alternance entre quelques passages “oh” et “ah” aux buffets et un service apaisant à table, où l’on peut se poser et deguster. Le moment aussi d’echanger avec une equipe sympathique, professionnelle et qui connaît parfaitement ce qu’elle sert.
Un format de brunch qui fait de la Bauhinia le lieu parfait pour un long moment de plaisir entre excellent dejeuner et des buffets tres travailles. Et quand qualite et quantite se rencontrent…
LES PETITS PLATS DANS LES GRANDS: LE BRUNCH COMME SUR UN NUAGE
Brunch “franco-asiatique”, en voilà un axe peu exploite à Paris. Bien ancre dans la tradition de la marque Shangri-La, le palace parisien se paie le luxe d’une cuisine thaïlandaise et indonesienne qui respire les beaux voyages. Un premier passage au buffet nous fait craquer pour une salade Som Tam (salade thaïe epicee à la papaye verte), que nous accompagnons sans sourciller (argh) de quelques makis maison et.. de Royale de foie gras aux pommes Granny, ainsi que d’une verrine de Mousse de wasabi et guacamole. On vous passe les details? Hum, pas sûres. Le wasabi semble bien maison lui aussi – il degomme les narines quand on veut jouer les gros bras, l’ensemble des salades thaïes ont un goût de Triangle d’Or (un vrai, un bon, un excellent, celui qui vous fait reserver des allers-simples) et la Royale de foie gras est legere et parfumee comme un dessert, sans être sucree en bouche. Dommage que nous ne soyons pas des filles à charcuterie, car un Chef prepare avec minutie un plateau à la mandoline.
Mais la partie petit-déjeuner, alors? Elle se passe du côte des viennoiseries et des pains varies, du célèbre marbre du Shangri-La (observez la finesse des rayures…) et d’un cake que nous n’avons pas identifie, hypnotisées par l’ensemble des produits. Si, hypnotisées. Pas de céréales en vue, mais – et pardon pour les puristes, on ne vient pas à la Bauhinia pour cela.
ARRIVENT LES OEUFS.
Pas “des” oeufs, soyons claires. “Les” oeufs, comme exactement ceux que l’on avait commandes. D’un côte de la table, deux oeufs à la coque et leurs mouillettes, déjà coupés sur le dessus, prêts à être ouverts et découverts et forts de leur coulant de cuisson “4 minutes”. Prêts aussi à accueillir mes mouillettes persos, c’est-à-dire des morceaux de pain au noix, pain aux fruits secs, miel et amandes et autres délices complets comme on les aime, fait et engloutit. Comme on en voudrait partout. De l’autre côte de la table, c’est une belle signature de palace (les autres les ratent souvent): une omelette de blancs d’oeufs à la truffe noire. Variation demandée faute d’aimer l’oeuf bénédicte à la truffe présenté à la carte.
Pas de fausse note, un délice, la nappe se retrouve parsemée de miettes. Disons “témoins du bonheur qui s’annonce pour le reste du repas” (ou juste: j’en mets partout, my bad).
Un deuxième passage au buffet et…
LES PLATS: MALAISIE OU INDONESIE?
Apres avoir fortement louche sur le pad thaï et le boeuf, on se lance dans “l’inconnu” de préférence épicé, à savoir un plat malais et un plat indonésien. Premier round du côte de la sole Berlada (Filets de sole poêles, farcis d’une sauce au piment rouge, crevettes, gingembre, oignon, ail, citron vert, concombre et cacahuètes. Brocoli, crevettes, riz à la noix de coco cuit en feuille de bananier). “Filets” au pluriel? Oui, deux filets comme un sandwich de poisson, le Chef Philippe Labbé nous tuera pour cette appellation. Dans d’atroces souffrances et avec la même garniture. Sauce piment rouge.
L’autre partie se joue du côte de l’Indonésie avec l’Otak-Otak, une papillote de cabillaud, tamarin, curcuma, feuille de kaffir, lait de coco, citron vert et basilic Thaï.
Deux plats que l’on trouve habituellement à la carte de la Bauhinia. Comment vous dire… des saveurs oui, mais aussi des parfums incroyables qui se dégagent au-dessus de la table et depuis les condiments et bols de riz (superbes bols, d’ailleurs) que l’on peinera à finir – d’autant qu’il est hors de question de ne pas garder de place pour les desserts.
Excellent. Excellents.
UNE HISTOIRE DE FROMAGES…
…passe par des fromages à histoire. Ceux qui ont de l’âge, un parcours, un profil, une identité forte tête à sentir et/ou à couper. Prenez la mimolette. Apres avoir refusé de l’aide pour sa découpe, on revient à table la queue entre les jambes: “en fait on n’y arrive pas, on veut bien de l’aide”. Ainsi qu’un bout de Bleu de Gex, une bonne excuse pour retomber dans le pain par la même occasion.
Sales gosses.
RETOUR A L’OBSESSION: LE BUFFET “FRANCOIS PERRET”
Et son équipe, oui, celle qui a décidé qu’on repartirait en roulant de ce brunch. Le buffet des desserts est installe après le début des hostilités sur le piano de la Bauhinia. Si, on vous a vus, du coin de l’oeil, passer avec vos trésors sucrés: le flan (god, le flan), les mousses au chocolat, les tartes au chocolat, les tartes au tiramisu, l’île flottante, le baba au rhum, les cannelés, les salades de fruits et leurs gousses de vanille polynésienne, le riz au lait à la mangue. Si, on a tout vu. Même la tarte normande et la tarte Bourdaloue, même les cookies qu’on a sauvagement trempes dans le café. Sans vergogne, on a presque tout teste et on y est retourne. Deux fois. Pas que pour le flan. Et encore, on a entendu parler de “glaces”…
Alors oui, François Perret**, merci pour le retour aux sources et des desserts que l’on sait comment manger, où tout est franc, savoureux et créatif sans être déconcertant histoire de penser avant tout aux gourmands et non à la course aux “pâtisseries-sculptures” improbables (même si vous trouverez de jolies créations sucrées au salon de thé du Shangri-La, la présentation est importante mais le Chef, passe notamment par la Table du Lancaster, est un roi de l’association de saveurs) . On avait une question: “Le flanc aussi, il se cuisine au gramme prêt? – Oui, sinon je ne peux pas répondre du résultat…”.
Bon. Des goûts, des goûts, encore des goûts et une équipe d’acharnés en cuisine, alors.
Merde. On repart avec encore plus d’obsessions.
**une ligne déconcertante, NDLR. Mais COMMENT?
VERDICT SEX & THE CITY
On aime, on adore, on le passe dans la “top liste” du brunch de palace à Paris.
L’offre parisienne en brunch d’hôtels est large et souvent de qualité, à condition d’y mettre le prix. Mais chacun a son identite et le brunch du Shangri-La tient sa promesse: aucun compromis avec la qualité du service et des plats, une cuisine haute en couleurs, des accents asiatiques, un brunch gastronomique qui peut vous faire passer d’une royale de foie gras à une sole inattendue, avant de vous plonger vers des bonheurs sucres. A l’heure où le Shangri-La Paris décroche les étoiles pour ses restaurants (l’Abeille et le Shang Palace), le brunch de la Bauhinia est le lieu rêve pour s’essayer à la cuisine de la maison sans dépasser son budget. Dans les prix d’un brunch haut de gamme parisien, bien sûr, mais d’un niveau de qualité de cuisine et de quantités de mets qui rendent au final l’adresse incontournable (de temps à autres).
On conseille vraiment un tête-à-tête en amoureux au brunch du samedi.. un cadre sublime, le temps de prendre son temps et moins de monde que le dimanche. Vous prendrez bien une coupe de champagne pour fêter cela?
INFORMATIONS PRATIQUES
Brunch “franco-asiatique” de la Bauhinia, (réservation conseillée )
Hôtel Shangri-La 10, avenue d’Iéna 75116 Paris
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